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Multiculturalisme, Apartheid Sexuel et Nécessaires Solidarités

il y a 4 ans

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Grand succès pour la deuxième conférence-débat de la Fondation Anne-Marie Lizin

Après l'initiative suscité par la première journée organisée, le 24 novembre 2018, sur le thème de la «lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales», la Fondation a répété l'opération en l'élargissant à d'autres combats menés par Anne -Marie contre toutes les formes de violences et de discriminations envers les femmes. 

A l'étranger, mais tout autant dans notre pays, ces violences sont souvent liées à une domination patriarcale justifiée par les traditions, les cultures, les religions. Tel est le thème abordé.

Après l'introduction, assurée par Christophe Collignon (Député-Bourgmestre de Huy), la parole est donnée à Djemila Benhabib, essayiste, journaliste et actuellement chargée de mission au CAL.

Après un vibrant hommage à Anne-Marie Lizin, sur la capacité que cette dernière avait de faire des liens entre les gens, autant qu'entre les problèmes, Djemila entre dans le vif de son sujet, consacré aux «droits des femmes à l» épreuve de l'Islam politique et du multiculturalisme ».

Avec passion, elle synthétise les évènements qui ont conduit à « l’année charnière » de 1979, marquée, d’un côté, par le vote, à l’ONU, de la Convention CEDAW (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes) et, d’un autre côté par… la « révolution » islamiste iranienne. Elle passe, ensuite, en revue les moments, parfois difficiles, parfois encourageants, que la cause de l’égalité entre les femmes et les hommes a vécus depuis.

Lui succédant à la tribune, Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, concentre son propos sur l’évolution de la présence des femmes aux Jeux Olympiques et sur la façon qu’a le CIO d’appliquer la Charte Olympique, selon les personnes et, plus encore, les Etats concernés.

Annie s’attache en priorité aux articles de la Charte Olympique exigeant l’absence de toute forme d’expression politique et/ou religieuse, et à la manière pour le moins « à géométrie variable » qu’a le CIO de les appliquer.

La parole est alors donnée à l’assemblée, forte d’une soixantaine de personnes, au sein de laquelle plus d’une dizaine apportent leur contribution. A l’issue des longs commentaires détaillés complétés par Annie et Djemilla, la deuxième salve de questions se poursuit par la proposition de Gisèle De Meur, de signer un texte proposé par le groupe I.S.O.  ("égalité", en grec ancien, et acronyme de leur méthode:  Information-Savoir-Opinion).

Elle se termine par la prise de parole de Linda Weil-Curiel, de la LDIF, avocate française spécialiste des problèmes de l’égalité hommes-femmes et, entre autres, de l’excision.

Linda met en évidence le rôle de précurseur joué par la Belgique, en matière d’application de la Charte Olympique, et principalement par l’association Panathlon, présidée par Philippe Housiaux.

Celle-ci a pour but d’obtenir, de la part des représentants des sports et des religions, un consensus selon lequel, à l’entrée du stade, la religion serait laissée de côté. Elle pointe la différence de réaction du CIO, et des Etats membres, qu’il s’agisse, d’un côté, d’exclure l’Afrique du Sud, état raciste-ségrégationniste, ou, d’un autre côté, de sanctionner les théocraties, telles que l’Iran et l’Arabie Saoudite, pratiquant le ségrégationnisme à l’égard des femmes. Linda se propose de rédiger, sur le train de son  retour vers Paris, un texte qui serait, ensuite, proposé à la signature des participant.e.s à la conférence.

A la réflexion, la Fondation Anne-Marie Lizin considère le sujet comme important, au point de décider de consacrer, à l'automne 2020, une conférence-débat entière à ce sujet.

Comme ce fut déjà le cas l'année précédente, les membres du Royal Caméra Club de Huy ont filmé, à plusieurs caméras, l'intégralité des interventions et des débats. Ils en réalisent un montage - comprenant la totalité du son - qui sera disponible, sur le site de la Fondation Anne-Marie Lizin, au printemps 2020.

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